Dans l'étude monographique d'un timbre d'usage courant, le développement logique de celle-ci "veut" que nous respections un cheminement qui va de la genèse du timbre étudié en passant par sa fabrication sur les différents supports et son utilisation postale. Il se peut que dans certains cas, comme celui développé, que nous puissions "clore" une étude monographique d'une façon inespérée. Un trait d'union que Pierre Béquet avait tiré entre ces deux Mariannes, il y a plus de quarante ans.
Voici le propos que nous a confié Pierre Béquet:
Monsieur,
Suite à votre Mail, voici les informations d'il y a plus de 40 ans que je puis vous indiquer.
- Juillet 70 Le Cabinet du Ministre et le Directeur Général des PTT de l'époque me convoquent avenue de Ségur.
- Suite aux réclamations relatives à la valeur trop petite de la Marianne en cours et l'adoption du courrier rapide (rouge) et lent (vert) il est envisagé l'étude d'un nouveau timbre d'usage courant.
-Il est donc demandé, car en haut lieu, le Président Georges Pompidou féru "d'Art contemporain", veut une réalisation "moderne", ce qui m'impose un cahier des charges faisant ressortir un chiffre "gros et lisible".
- En raison des délais très courts (premier jour fixé le 1er/2 Janvier 1971
- les recherches d'équilibre entre le symbole de la République,les inscriptions et la valeur faciale furent réalisées avec le dessin de Cheffer. Après les esquisses réalisées sur Canson rouge, à la gouache blanche, et pour sacrifier à l'esprit de notre Président il fut decidé de me demander un dessin original symbolisant notre République.
-Voici pourquoi mon épouse, transcrite graphiquement par une facture épurée, prit place sur notre courrier et dans les albums des philatélistes.
Pierre Béquet
Il existe onze gouaches, toutes différentes (source Pascal Marziano), au format de 14 par 10 centimètres. Cet article vous en présente huit.
© collection privée
© collection privée
Afin de compléter ce "papier", voici le propos de Pascal Marziano sur le dessin préparatoire de la Marianne de Béquet.
Portrait de Gisèle BÉQUET, crayon estompé sur papier (Ø19 cm), monté sur carton-support bleu (21 x 21 cm), dessin original préparatoire à la Marianne de l'artiste, qui prit pour modèle son épouse, superbe et unique. Ayant la chance de connaître madame BÉQUET et de beaucoup l'apprécier, ce portrait est un très fidèle reflet de cette belle personne. Chapeau l'artiste !
© collection privée
Voici pour finir, la gouache conservée par © le Musée de la Poste.
Le profil de Marianne et "République Française" ont trouvé leur place. L'indication "Postes" remplacera le nom du graveur, qui lui sera placé en bas à gauche (taille-douce). A ce stade là de l'étude préparatoire nous sommes donc très proche du projet final.
Merci à Pierre Béquet, à Pascal Marziano, à un ami négociant (désirant garder l'anonymat) et au Musée de la Poste pour leur aide.